MUSIQUE DU XXèmè SIECLE ET CONTEMPORAINE
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Evolution de la théorie musicale
Le 20e siècle voit évoluer la théorie musicale principalement dans les domaines suivants :
La modalité : L’utilisation quasi exclusive des modes majeur et mineur depuis plus de 2 siècles est remise en question par l’utilisation de nouvelles échelles basées sur les modes médiévaux et sur des gammes naturelles (gamme pentatonique, gamme acoustique) ou artificielles (gamme par tons …).
Le sérialisme dodécaphonique : Au début du siècle, l’école de Vienne d’Arnold Schönberg s’affranchit du système des tonalités majeure et mineure et invente le dodécaphonisme et le sérialisme. Elle sera suivie après 1945 par l’école de Darmstadt où Boulez, Stockhausen et d’autres développeront le sérialisme de Webern.
La musique aléatoire : Dans les années 1950, des compositeurs américains tels que John Cage introduisent dans leurs compositions une part de hasard d’abord incontrôlé, puis reprise par des compositeurs européens tels que Stockhausen, Boulez et Boucourechliev qui organisent ce hasard en incluant une part de non-prévisible dans certaines de leurs œuvres (musique semi-aléatoire, forme ouverte).
La polytonalité : Elle est théorisée et largement utilisée par Darius Milhaud.
La musique microtonale : Des compositeurs, tels que l’américain Charles Ives, le tchèque Aloïs Haba ou le français Ivan Wyschnegradsky, explorent de nouvelles voies en introduisant le quart de ton. Certains compositeurs envisagent même l’utilisation de tiers de ton et de sixièmes de ton.
La musique électroacoustique : Au milieu du 20e siècle, des compositeurs à la recherche de nouveaux matériaux sonores inventent la musique concrète et la musique électronique.
La notation : l’apparition de nouveaux instruments d’une part, et la production de nouveaux sons sur les instruments traditionnels d’autre part, entrainent la création de nouveaux signes et même de nouveaux styles de notation.
Evolution des instruments
Les instruments à percussion prennent une importance toute particulière au 20e siècle. C’est ainsi que des instruments tels que le vibraphone mais aussi les cloches tubulaires et le célesta, inventés mais encore peu utilisés au 19e siècle, trouvent une place importante dans l’orchestre symphonique du 20e siècle.
Par ailleurs, le développement de l’électricité et l’invention de l’électronique entrainent la création de nouveaux instruments, électromécaniques comme l’orgue Hammond ou électroniques comme les ondes Martenot, les synthétiseurs et les studios de musique électroacoustique.
Compositeurs et mouvements musicaux
A l’aube du 20e siècle, Paris et Vienne sont les deux capitales de l’art.
La première moitié du siècle voit deux courants principaux se développer :
- En France, la musique impressionniste et symboliste représentée par Debussy, Ravel, Roussel, Schmitt et Kœchlin, qui seront suivis par Jacques Ibert, André Jolivet, Henri Sauguet et Henri Dutilleux.
- En Autriche, la musique dodecaphonique créée par Schönberg et l’école de Vienne, qui sera suivie, après 1945, par l’école de Darmstadt.
En 1913, Stravinsky révolutionne la musique moderne, tout en déclenchant le scandale du siècle avec le « Sacre du printemps » représenté à Paris par les ballets russes de Diaghilev.
En 1920, des compositeurs néoclassiques se groupent autour de Jean Cocteau pour former le groupe des six, qui se disloquera 5 ans plus tard, chacun suivant sa propre trajectoire.
L’espagnol Manuel de Falla perpétue l’école espagnole dans la suite de Granados et Albéniz, pendant qu’en Europe de l’est, le hongrois Béla Bartók perpétue la tradition slave, dans la continuité des tchèques Smetana, Dvorak et Janacek.
Aux Etats-Unis, Gershwin marie le jazz à la musique classique dans ses œuvres symphoniques et son opéra « Porgy and Bess ».
En 1948, Pierre Schaeffer invente la musique concrète dans les studios de la RTF, suivi par Pierre Henry en 1949. Au début des années 1950, Karlheinz Stockhausen invente la musique électronique de synthèse au studio de la radio NWDR à Cologne et, en 1955, Luciano Berio et Bruno Maderna créent le Studio de Phonologie musicale à Milan.
En Grande Bretagne, Benjamin Britten renouvelle l’opéra anglais qui avait peu évolué depuis Henry Purcell.
Les courants de la musique contemporaine
Nous avons déjà rencontré quelques grands courants de la musique contemporaine dans le chapitre consacré au 20e siècle, à savoir :
- Le sérialisme avec la 2e école de Vienne et l’école de Darmstadt
- La musique électroacoustique, initiée par Pierre Schaeffer
- La musique aléatoire et la forme ouverte, avec Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen
- La musique algorithmique avec Pierre Barbaut et Iannis Xenakis.
Nous verrons comment ces mouvements ont évolué depuis les années 1950.
Le post-sérialisme : Le sérialisme strict, ou encore sérialisme intégral ou pointilliste, meurt progressivement à la fin des années 1950. De plus en plus, les compositeurs sont amenés à assouplir le sérialisme en réintégrant une part de tonalité et de continuité. Ce post-sérialisme s’impose peu à peu dans la composition et on peut dire que tous les compositeurs contemporains en subissent plus ou moins l’influence.
Le post-modernisme : Le post-modernisme est né dans les années 1980 en réaction contre la musique moderne atonale et élitiste et afin de regagner un public de mélomanes laissé au bord du chemin. Il se traduit par un retour à la tonalité, à la mélodie, à la régularité rythmique et à une plus grande simplicité formelle.
La musique minimaliste : La musique minimaliste est caractérisée par un retour à la tonalité, une pulsation régulière et la répétition de phrases ou de cellules musicales.
On distingue le minimaliste répétitif fondé par Terry Riley et dont les principaux représentants sont Steve Reich, Philip Glass et John Adams, et le minimalisme mystique représenté entre autres par Arvo Pärt et Henryk Górecki.
La musique spectrale : S’opposant à la composition sérielle, au hasard et à tous calculs divers et variés utilisés dans bon nombre d’œuvres du 20e siècle, la musique spectrale se fonde exclusivement sur les propriétés acoustiques du son. Ses principaux représentants sont les compositeurs français Tristan Murail et Gérard Grisey, ainsi que Michael Levinas et Hugues Dufourt.
La musique électro-acoustique : La musique électroacoustique inventée dans les années 1950 évolue avec les techniques électroniques et informatiques.
Ainsi, l’électroacoustique mixte (association d’instruments traditionnels et de sons électroniques) se généralise, la musique électronique vivante (Life electronic music) se développe grâce aux progrès de l’informatique temps réel qui permet par ailleurs aux compositeurs de synthétiser des sons et de créer de nouvelles formes musicales.
La musique électroacoustique va d’autre part inspirer certains compositeurs et DJ Pop-Rock qui vont développer la musique dite « Electro ».
Le Théâtre musical et instrumental : le théâtre musical, apparu dans les années 1960, est une manière de repenser l’opéra. C’est un spectacle où toutes les composantes (voix, instruments, mise en scène, décors, costumes...) sont étroitement imbriquées entre elles.
Le théâtre instrumental quant à lui prend en considération les implications visuelles et gestuelles de l’instrument et de l’instrumentiste dans leur relation à l’espace.
Le syncrétisme musical : À la suite de tous les courants proposés par la musique contemporaine, certains compositeurs choisissent de créer leur propre langage à la croisée de tous les autres, en piochant dans tous les courants et styles du passé comme du présent pour écrire une musique personnelle.