Musique Romantique
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Musique absolue
Le concept de « musique absolue », ou « musique pure », s’applique à une musique instrumentale qui permet au compositeur romantique d’exprimer ses émotions sans apport extérieur tel que texte ou programme. Il s’oppose donc à la musique vocale en faveur au 18e siècle, ainsi qu’à la musique à programme.
Musique à programme
La musique à programme est écrite pour dépeindre des sujets extramusicaux tels que poèmes, récits, tableaux … Déjà présente au 18e siècle, avec par exemple les 4 saisons de Vivaldi, elle se développe au 19e siècle avec Berlioz et sa symphonie fantastique, puis avec le poème symphonique, genre particulièrement prisé par Liszt et Richard Strauss.
Les formes musicales
Le romantisme utilise les formes musicales de l’époque classique : sonate, quatuor, concerto, symphonie, en les transformant et en les adaptant. Ainsi trouve-t-on 5 mouvements dans la symphonie fantastique de Berlioz, de même que l’utilisation de Leitmotiv.
Mais le romantisme invente aussi de nouvelles formes telles que le Lied, le poème symphonique, ainsi que des pièces brèves pour le piano qui, de par sa dimension expressive, devient l’instrument de prédilection des compositeurs romantiques.
Des formes harmoniques nouvelles apparaissent également, avec Berlioz et Liszt par exemple.

La musique pour piano
Le piano est l’instrument le plus représentatif de la période romantique. Il est de plus en plus joué dans les familles et de nombreuses transcriptions sont réalisées pour être jouées en privé.
Les plus grands compositeurs romantiques pour le piano sont Chopin, Liszt, Schumann et Mendelssohn. Ils s’expriment à travers de nouvelles formes de pièces brèves telles que Préludes, Etudes, Nocturnes, Valses, Mazurkas, Polonaises, Ballades et Impromptus (Chopin),Humoresques et Fantaisies (Schumann), Romances sans paroles (Mendelssohn), Etudes, Rhapsodies (Liszt).
On peut aussi citer ici Karl Czerny (1791-1857), pianiste et compositeur, qui fut élève de Beethoven et professeur de Liszt, pour son oeuvre pédagogique qui reste aujourd'hui encore à la base de tout enseignement pianistique, en particulier avec ses ouvrages «l'École de la virtuosité», «l'École du virtuose» et «l'Art de délier les doigts».
Le Lied désigne un chant allemand accompagné le plus souvent par le piano. C’est l’équivalent de la mélodie française qui sera développée par Berlioz puis plus tard dans la période post-romantique.
On peut dire que Schubert est le véritable créateur du Lied, et en particulier du concept de cycles de Lieder sur des textes de grands poètes, où les thèmes les plus utilisés sont bien sur l’amour mais aussi le voyage et la nature.
On peut citer parmi les plus beaux Lieder de Schubert :
- Die Forelle(La Truite) (extrait)
- Der Erlkönig (Le roi des Aulnes) (extrait)
- Gretchen am Spinnrade (Marguerite au rouet) (extrait)
Schumann et Brahms ont également écrit de nombreux Lieder ainsi que, plus tard, Hugo Wolf, Gustav Mahler et Richard Strauss.
LES FORMES DU PIANO ROMANTIQUE

PRELUDE : A l’origine, le prélude est une pièce musicale introduisant une œuvre instrumentale ou théâtrale. Avec Chopin, elle devient une œuvre indépendante, sans forme particulière.
Se souvenant sans doute de J.S. Bach et de son « clavier bien tempéré » (Deux recueils de 24 préludes et fugues dans toutes les tonalités), Chopin a composé 24 préludes dans les 12 tonalités majeures et mineures. Plus tard, il sera suivi en cela par Rachmaninov et Debussy.
Gabriel Fauré a quant à lui composé 9 préludes pour piano.
Les 12 préludes et fugues pour le piano de Mendelssohn sont eux plus directement inspirés de J.S. Bach.

ETUDE : A l’origine, l’étude est une pièce destinée à améliorer la technique pianistique. Elle devient au 19e siècle une œuvre d’art à part entière permettant à l’interprète de mettre en valeur sa virtuosité.
Tout comme les préludes, les études sont souvent composées dans toutes les tonalités et rassemblées en recueils de 12 ou 24 pièces.
Les études les plus célèbres sont celles de Chopin (2 recueils de 12 études plus 3 autres) et les 12 études d’exécution transcendantes de Liszt ainsi que ses 6 études d'après Paganini.
Schumann et Brahms ont également composé des études pour piano sur des thèmes de Paganini.

BALLADE : La ballade désigne à l’origine un poème narratif constitué de plusieurs strophes. En musique, c’est une pièce instrumentale plutôt narrative, sans plan défini. Chopin en a écrit 4. On en trouve également 4 chez Brahms et 2 chez Liszt.

SCHERZO : On connaît le scherzo comme étant le mouvement à 3 temps, vif et divertissant, d'une sonate ou d'une symphonie. C'est Frédéric Chopin qui va initier le scherzo comme étant un morceau de piano à part entière. Il en a composé 4. On en trouve également chez Liszt et chez Brahms. Le scherzo romantique conserve la mesure à 3 temps et la structure en 3 parties du scherzo classique.

NOCTURNE : Désignant d’abord une musique destinée à être jouée la nuit ou inspirée par la nuit (telle la petite musique de nuit de Mozart), le nocturne romantique devient une courte composition pour piano de caractère mélodique et mélancolique. Il est particulièrement bien représenté par Chopin qui en a écrit 21, mais aussi plus tard par Gabriel Fauré qui en a composé 13 et, sous forme symphonique, par les 3 nocturnes de Debussy.

LA SYMPHONIE
Après Beethoven, la symphonie devient la forme la plus prestigieuse à laquelle se consacrent de nombreux compositeurs.
Les compositeurs romantiques prennent quelques libertés avec la forme classique de la symphonie. Celle-ci se construit parfois non plus sur des thèmes musicaux, mais autour d’une idée, laissant libre cours aux émotions.
L’orchestre symphonique lui-même évolue, s’enrichissant de nouveaux instruments.
La symphonie fantastique de Berlioz est un parfait exemple de cette évolution : Elle est construite en 5 mouvements au lieu des 4 traditionnels (mais il est vrai que Beethoven l’avait déjà fait dans sa « pastorale »), et utilise de nombreux instruments nouvellement intégrés à l’orchestre, tels que piccolo, cornet à piston, cor anglais, ophicléide (sorte de tuba), harpe, cymbales, cloches, grosse caisse. Tout comme le poème symphonique, auquel elle s’apparente, c’est une musique à programme (chaque mouvement décrit une scène), utilisant un leitmotiv.
Le leitmotiv est un thème récurrent, qui revient sous diverses formes dans toute l’œuvre. Dans la symphonie fantastique, il s’agit de « l’idée fixe », mélodie représentant la bien-aimée.
Les compositeurs romantiques ont pour la plupart conservé la forme classique de la symphonie en 4 mouvements, le 1er vif de forme sonate, le 2e lent, le 3e de forme Lied (A-B-A) ou scherzo, le 4e vif de forme sonate ou rondo.
Seules les symphonies de Berlioz et de Liszt suivent un programme.
L’orchestre, qui a pris de l’ampleur avec Berlioz, voit encore son effectif augmenter après 1850, en particulier avec Mahler.