OPERA ALLEMAND

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DEFINITION

Si Beethoven  ouvre le 19e siècle de l’opéra allemand avec « Fidelio », c’est Carl Maria von Weber qui  crée le véritable premier grand opéra allemand à la fois romantique et national, avec Le « Freischütz » en 1821.

Mais c’est avec Wagner que l’opéra allemand atteint un sommet inégalé.

RICHARD WAGNER (1813-1883)

Richard Wagner  est né le 22 mai 1813 à Leipzig.

Il compose son premier opéra « Les fées », à l’âge de 20 ans, influencé par « der Freitschütz » de Weber.

En 1837, il est nommé chef d’orchestre à Riga où il compose son premier grand opéra « Rienzi » de 1838 à 1840.

En 1839, il se rend à Londres où il commence la composition du « Vaisseau fantôme », qu’il termine à Paris en 1841.

En 1842, il regagne Dresde pour la première de son opéra « Rienzi », et s’y installe avec son épouse Minna Planer.

De 1843 à 1849, il est maître de Chapelle à Dresde où il compose « Tannhäuser » (1843-1845) et « Lohengrin » (1845-1848).

En 1849 Wagner doit s’exiler en Suisse à la suite de sa participation aux soulèvements de mai à Dresde. C’est là qu’il rédige ses ouvrages « L’œuvre d’art de l’avenir » (1849) et « Œuvre et drame » (1850-1851) dans lesquels il expose ses idées esthétiques et sa notion d’« œuvre d’art total », réunissant musique, poésie et art dramatique.

De 1852 à 1857, il compose les premiers opéras de sa Tétralogie, « L’or du Rhin » en 1853-1854, puis « La Walkyrie » de 1854 à 1856 et le début de « Siegfried » en 1857. Il ne reprendra la composition de la Tétralogie que 12 ans plus tard.

Cette période voit sa liaison passionnée avec Mathilde Wesendonk, muse qui l’inspire dans la composition de « Tristan et Isolde » de 1857 à 1859.

La découverte de cette liaison par son épouse l’amène à s’expatrier à Paris où il met en scène une nouvelle version de « Tannhäuser » qui fait scandale. Mal reçu par le public parisien, il décide de rentrer dans son pays où il commence en 1861 la composition de son unique opéra-comique « Les maîtres chanteurs de Nuremberg »  qu’il terminera en 1867. En 1864, Wagner est reçu à Munich par le roi Louis II de Bavière, qui devient son mécène.

En 1865, il crée « Tristan et Isolde » à Munich, sous la direction de Hans von Bülow, en présence de Louis II de Bavière.

Dès 1864, Wagner a une liaison avec Cosima, épouse de Hans von Bülow et fille de Franz Liszt et de Marie d’Agoult.

En 1866, après le scandale de la naissance d’Isolde, fille de Wagner et Cosima, il doit se réfugier avec elle  à Lucerne, où il l’épouse en 1870. C’est à Lucerne qu’il termine « Siegfried » en 1871. En 1872, il s’installe à Bayreuth où il termine sa tétralogie avec « Le crépuscule des Dieux » en 1874.

L'année 1876 voit la création de « La Tétralogie » lors de l’inauguration du Festspielhaus (Palais des festivals), théâtre entièrement consacré à ses opéras, réalisé avec l’appui financier de Louis II de Bavière. Ce théâtre avait été conçu par Wagner dès 1850, pour pouvoir réaliser sa conception particulière de l’opéra comme  « œuvre d'art totale ».

Depuis, le festival de Bayreuth y a lieu chaque année en été. C’est l’un  des plus prestigieux festivals du monde, où l’on doit  réserver ses places plusieurs années à l’avance.  On y représente exclusivement les 10 principaux opéras de Wagner, chaque fois dans des mises en scènes nouvelles et quelquefois sujettes à scandale.

Entre 1872 et 1882, Wagner achève  « Parsifal » qu’il avait ébauché dès 1857, et qui sera créé lui aussi à Bayreuth en 1882.

Richard Wagner meurt à Venise, le 13 février 1883.

L’œuvre d’art totale

Dès « Le vaisseau fantôme » (1843) et « Tannhaüser » (1845) Wagner remplace l’enchainement d’airs, d’ensembles et de chœurs de l’opéra traditionnel par une musique continue.

La Walkyrie : « les adieux de Wotan »

Il donne autant d’importance à l’orchestre qu’aux chanteurs pour lesquels aria et récitatif sont confondus en un seul chant.

Il  introduit le leitmotiv (motif conducteur) qui est un thème qui revient tout au long de l’œuvre, représentant une idée ou un personnage. (Nous avons déjà rencontré le leitmotiv dans la symphonie fantastique de Berlioz sous la forme de l’ « idée fixe »).

Après « Lohengrin » (1848), il élabore sa théorie de l’opéra dans différents ouvrages (« L’œuvre d’art de l’avenir », « Opéra et drame ») où il défend l’idée d’œuvre d’art totale dont le compositeur écrit le livret, la musique et la mise en scène, ce qu’il réalise avec sa tétralogie, « Der Ring des Nibelungen » (l’anneau du Nibelung).

Ses orchestrations colossales, ses accords chromatiques, ses longues lignes mélodiques ont déchainé les passions dans le monde musical du 19e siècle, et chacun se devait alors de prendre position pour ou contre Wagner.

On a dit que le chromatisme extrême de « Tristan et Isolde », et en particulier son premier accord,  inaugurait la musique du 20e siècle.

La Tétralogie

La Tétralogie « Der Ring des Nibelung » (L’anneau du Nibelung) est considérée comme la plus grande œuvre opératique de tous les temps. Sa composition  dura 28 ans, de 1853 à 1874.

Elle  comporte quatre opéras (un prologue et 3 journées) étroitement liés par l’intrigue, et par un ensemble de leitmotive  qui réapparaissent tout au long des 4 ouvrages.

Ces quatre  opéras sont « Das Rheingold» (L’or du Rhin ), « Die Walküre » (La Walkyrie ), « Siegfried » et « Götterdämmerung » (Le crépuscule des dieux ). Ils sont conçus pour être représentés lors de quatre soirées consécutives, et représentent en tout plus de 15 heures de spectacle.

On y trouve de très nombreux  leitmotive représentant personnages, objets ou idées.

Le répertoire

L’essentiel de Wagner tient en dix opéras, pour lesquels Wagner a écrit lui-même les livrets  : « Le Vaisseau fantôme » (1843), « Tannhäuser » (1845), « Lohengrin » (1850), « Tristan et Isolde » (1865), « Les Maîtres chanteurs de Nuremberg » (1868), « L’Or du Rhin » (1869), « La Walkyrie » (1870), « Siegfried » (1876), « Le Crépuscule des dieux » (1876) – ces quatre derniers constituant le prologue et les trois journées de « L’Anneau du Nibelung » – et enfin « Parsifal » (1882).

AUTRES COMPOSITEURS ALLEMANDS

Dans la lignée de Weber, on peut citer Heinrich Marschner,(1795-1861) dont l’œuvre la plus connue est  « Hans Heiling » (1833).

Albert Lortzing (1801-1851) est l'un des principaux représentants de la variante germanique de l'opéra-comique, le Spieloper. Il est l’auteur de « der Wildschütz ».

Friedrich Flotow (1812-1883) est surtout connu pour « Martha » (1847), opéra romantique en quatre actes.

Otto Nicolai (1810-1849) est l’auteur de  « Die lustigen Weiber von Windsor » (1849), d’après « les joyeuses commères de Windsor » de Shakespeare.

On peut aussi citer Humperdinck (1854-1921) avec « Hänsel und Gretel » (1893) et Richard Strauss (1864-1949) avec son premier opéra « Guntram » (1894),  deux compositeurs influencés par Wagner, et que nous retrouverons dans le cadre du post-romantisme allemand.

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